Discours du premier ministre tunisien
Confirmation de mes propos récents par un premier ministre
Suite
à l'assassinat d'un militant de gauche, le premier ministre tunisien
(militant islamiste) a prononcé un discours dont j'extrais ceci: il
propose la formation d'"un gouvernement de compétences
nationales sans appartenance politique".
Incroyable!
Voilà un militant qui, d'un coup, comprend qu'il faut désigner le
pouvoir exécutif en fonction de compétences et pas d'une
appartenance!
C'est,
mot pour mot, ce que j'écrivais il y a peu ici.
Je l'écrivais aussi ici, précisément
en évoquant la situation des révolutions arabes.
Naturellement,
cet individu reste un militant. Le faible éclair de lucidité
qu'il a eu pendant un court instant d'égarement est immédiatement
tempéré par la suite du discours: ce gouvernement "aura un
mandat limité à la gestion des affaires du
pays jusqu'à la tenue d'élections dans les plus brefs délais".
Un militant reste un militant
Eh
oui! Ce gouvernement basé sur la compétence et non
sur l'appartenance, peut-être capable de surmonter la crise,
serait remercié dès qu'il aurait fini ce travail, pour laisser à
nouveau la place à des militants qui pourront à nouveau pourrir la
situation... La démocratie est une chose qui doit rester sous le
contrôle des partis. Où irions-nous si nous autorisions les
citoyens à y participer? Rassurons-nous, le parti du premier
ministre a refusé cette idée d'un gouvernement compétent
provisoire.
Le fameux clivage droite-gauche
Le
premier extrait mentionné plus haut renvoie également à la fameuse
antienne: "ce sujet transcende les clivages partisans ou
droite-gauche".
On
constate que tout sujet important transcende les clivages. En
fait, aucun sujet important ne peut être traité par le système des
partis.
• Le mariage gay? Ça transcende les clivages.
• La crise? Ça transcende les clivages (les résultats sont là pour prouver que la droite et la gauche sont semblablement incompétents sur le sujet).
• La guerre au Mali (ou ailleurs)? Ça transcende les clivages.
• La pauvreté? Ça transcende les clivages.
• Le mariage gay? Ça transcende les clivages.
• La crise? Ça transcende les clivages (les résultats sont là pour prouver que la droite et la gauche sont semblablement incompétents sur le sujet).
• La guerre au Mali (ou ailleurs)? Ça transcende les clivages.
• La pauvreté? Ça transcende les clivages.
Tout ce qui est important transcende les clivages
Tout ce qui est important, tout ce qui demande de la réflexion plutôt que des hormones, tout ce qui nous concerne au plus près, bref, notre avenir, tout cela transcende les clivages et requiert de la compétence.
Le
système des partis est un système inefficace, créé par des
militants qui se sont ainsi créé un espace de jeu financé par la
collectivité. Cet espace leur sert à exprimer leur ego, à se
donner l'illusion de posséder une importance que leur compétence
(ou la vraie vie) ne leur permet pas de revendiquer. Le tout, bien
sûr, grâce au financement des citoyens. Et puis c'est tellement
plus rigolo de twitter depuis l'Assemblée nationale en étant
grassement payé que de travailler en usine.
Il serait
peut-être temps d'en finir avec ces partis, non?
Le
Citoyen Sans Parti