Voter: déléguer ses pouvoirs en confiance
L'acte
de voter n'est pas seulement un acte de choix ; c'est d'abord
un acte qui consiste à déléguer notre pouvoir de
citoyen en
mandatant un
représentant qui décidera en notre nom.
Par conséquent, la
condition préalable
à une élection est que les candidats qui souhaitent être nos
mandataires aient la confiance
de leurs mandants.
Donneriez-vous mandat, pour aller retirer
de l'argent à votre banque, à quelqu'un en qui vous n'avez pas
confiance ?
Or
le système électoral présente une grande faiblesse. En
effet, les candidats à une élection sont des volontaires,
désignés par leurs partis
(mais pas par les
citoyens), qui
choisissent librement de briguer les suffrages des électeurs.
Ce ne sont pas, comme les jurés d'une cour d'assises, des personnes
désignées par le sort et qui, dès lors, subissent
leur mandat sans l'avoir sollicité
-et sans possibilité de s'y
soustraire.
Puisque
ces candidats souhaitent, par choix personnel, accéder
à des responsabilités extrêmement importantes comportant
des enjeux financiers publics et personnels importants,
puisqu'il s'agit de leur déléguer nos pouvoirs, nous devons avoir le
choix de leur accorder -ou pas- notre
confiance. Lorsque nous estimons que notre confiance est
méritée, nous traduisons cette confiance par le bulletin nominatif
que nous sommes autorisés à placer dans une urne.
Que pouvons-nous faire lorsque nous estimons que cette confiance
n'est pas méritée ?
Aujourd'hui,
nous ne disposons d'aucun moyen pour exprimer, le cas échéant,
notre réserve vis à vis des candidats qui nous sont
proposés. Si nous votons blanc, nos votes sont mis de côté et
notre opinion est considérée comme inexistante. Au
mieux, nous pouvons voter contre un candidat en favorisant son
adversaire, mais cela revient à renoncer à
exprimer ce que nous pensons réellement,
sans
pour autant exprimer notre confiance dans
l'adversaire.
La
reconnaissance du vote blanc permettrait de résoudre ce problème
très simplement. En votant blanc, un citoyen exprime, de
façon volontaire, sans ambiguïté, qu'aucun des candidats
présentés ne mérite sa confiance.
La
reconnaissance du vote blanc consiste à dire que tous les
citoyens qui participent à une élection possèdent un droit
identique à exprimer leur opinion vis à vis des
candidats présentés et à attribuer les mandats électifs.
Le
vote blanc, c'est pouvoir, comme les autres, s'exprimer
et participer.
Le Citoyen Sans Parti