mardi 29 janvier 2013

L'affaire Boulin: une histoire sordide de militants

Affaire Boulin: documentaire sur FR3

Un documentaire est passé hier soir sur FR3 pour faire le point sur l'affaire Boulin.
 

Rappel sommaire de l'affaire

 

Robert Boulin, gaulliste, ministre à répétition depuis 1961 sous tous les gouvernements, et dans tous les ministères, ou peu s'en faut (car le militant est compétent dans tous les domaines par nature), s'empêtre dans une petite affaire financière pour une somme relativement modeste portant sur une transaction foncière douteuse.

Peu importe l'affaire en elle-même, pas de quoi crier haro sur la République, et si Boulin a cru conforme à l'honneur de se suicider plutôt que de répondre en justice de ces faits, c'est qu'il n'a pas compris que l'honneur consiste à ne rien faire de contraire à la loi, et non pas à ne pas se faire prendre. Réponse disproportionnée. Je passe sur les interprétations d'homicide, je n'ai pas les éléments pour en juger, et ce n'est pas mon objet.

Une histoire de militants

 

Ce qui est bien plus intéressant, ce sont les dessous de cette histoire, les agissements répugnants d'individus répugnants.

  • Ainsi, on apprend que Giscard d'Estaing a saboté le travail de Jacques Chirac, premier ministre, pour s'en débarrasser;
  • On apprend que Jacques Chirac crée le RPR pour servir son ambition personnelle qui est de devenir président de la République;
  • On apprend que Giscard d'Estaing envisage de remplacer Raymond Barre, premier ministre, par un gaulliste non chiraquien: Peyrefitte ou Boulin;
  • On apprend que Chirac, pour ses besoins personnels, doit empêcher cette nomination, et profite de cette affaire immobilière pour interdire à Boulin toute tentative de solliciter cette fonction (qu'à mon avis, mais pour d'autres raisons, il ne méritait pas).

L'intérêt personnel plutôt que l'intérêt général 

 

Bref, de coup bas en coup tordu, on nous explique, par des témoignages de personnages fiers de leur passé, fiers de leur Légion d'honneur, que la politique de la France est une succession de décisions où l'intention de nuire remplace largement l'intérêt général.

La politique: la garantie de l'impunité

 

Les magouilles variées ont coûté extrêmement cher aux citoyens, simplement pour permettre à quelques militants d'assouvir leurs ambitions personnelles aux frais de la République. Et aucun de ces individus n'a de comptes à rendre à qui que ce soit: la loi prévoit un joli poste à vie au conseil constitutionnel pour ces individus...

Il faut vraiment en finir avec les partis.

Le Citoyen Sans Parti

vendredi 25 janvier 2013

Vincent Peillon: route vers l'échec

Pourquoi Peillon va à l'échec

Ce qu'il y a de bien, avec les militants, c'est leur incompréhension de ce que doit être le rôle de l'exécutif.

Quand un militant devient ministre, il a en tête deux choses:
- il sait tout, il connaît tout, et il va révolutionner le ministère dont il a la charge
- il veut laisser sa marque, pour assurer la suite de sa carrière

Le bilan est en général simple et se résume en trois mots: échec, échec, échec.

Chômage? Echec. Crise? Echec. Et combien d'autres exemples.

Prenons le cas de Vincent Peillon.

Il veut naturellement, pour les deux raisons citées plus haut, révolutionner les pratiques pédagogiques de l'éducation nationale. Résultat: grèves, mouvements, et bientôt, réforme croupion qui ne révolutionnera jamais rien.

Où est l'erreur?

Faut-il ne rien faire?

 

Hier, sur France Culture, j'entendais vers 8h Luc Ferry qui déclarait que "le seul moyen d'éviter la grève, dans l'éducation nationale, c'est de ne rien faire". C'est un peu court.

Il est vrai que les syndicats du 19ème siècle qui structurent le monde professionnel sont devenus une nuisance au même titre que les partis politiques, pour d'autres raisons.

Mais ce n'est pas cela qui fonde réellement l'échec de Vincent Peillon.

Vincent Peillon va à l'échec car il n'a pas compris ce qu'est l'exécutif.
 

Les militants et l'exécutif: une incompréhension

  
Il ne revient pas au pouvoir exécutif de décider des réformes. Simplement de les mettre en œuvre.

Ce que, personnellement, j'attends d'un ministre, est bien différent. Il lui revient, sur l'exemple de l'aménagement des rythmes scolaires
  • de favoriser l'identification des besoins des élèves,
  • de fournir les moyens de la concertation entre les personnes qui ont la compétence nécessaire sur ces sujets et qui ont, eux, toute légitimité pour en débattre: spécialistes de la pédagogie, pédiatres, parents, etc.
  • de vérifier que les préconisations sont réalistes
  • de chiffrer les moyens pour mettre en œuvre ces préconisations
  • de fournir à l'Assemblée nationale un dossier permettant de prendre une décision
  • de mettre en œuvre les décisions prises
  • de contrôler l'efficacité des réformes
C'est un simple problème de management.

Jamais, au grand jamais, un ministre ne doit décider; il exécute, point.

 

L'ego des militants, cause principale de l'échec politique

 
Malheureusement, les personnes comme Peillon sont convaincues d'avoir une mission, un avenir. Ils sont convaincus qu'ils sont indispensables au bon fonctionnement de la société, et à son progrès.

Et ils échouent. Encore et toujours.

Mais ce n'est pas grave! Jusqu'à la fin de leurs jours, ils vivront de la République.

Quant à nous... contentons-nous de payer les pots cassés, et taisons-nous.

Le Citoyen Sans Parti





mardi 22 janvier 2013

La France au Mali: l'anti-démocratie

Pourquoi l'intervention au Mali est anti-démocratique

Il faut intervenir au Mali, la cause est entendue, et je ne traite pas de la pertinence d'une telle décision.

Il est souhaitable que les pays qui en ont les moyens interviennent dans les pays dont les peuples sont tyrannisés. Bien sûr, on répondra: "Dans ce cas, pourquoi pas la Corée du Nord?"
La réponse est simple:
- il n'y a aucun danger à aller au Mali; on ramènera quelques cercueils recouverts d'un drapeau tricolore,   mais une vraie guerre doit pouvoir montrer du sang -le nôtre (enfin, celui de nos soldats, pas celui du gouvernement), pour montrer que ce n'est pas une plaisanterie, et que nous sommes un pays de héros, défenseur des libertés, blablabla;
- la Corée du Nord, elle, est entraînée, et possède l'arme nucléaire; ils ont donc tous les droits.

Mais revenons au Mali.
 

La France est en guerre

 

Il paraît qu'il s'agit d'une guerre, d'une vraie. Ca tombe bien, la constitution prévoit le cas.
 

Article 35 de la constitution

 

Rappelons cet article à ceux qui l'ont oublié:


"La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement.
Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote.
Lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l'autorisation du Parlement. Il peut demander à l'Assemblée nationale de décider en dernier ressort.
Si le Parlement n'est pas en session à l'expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l'ouverture de la session suivante."
Curieux, je croyais que le pouvoir exécutif exécutait, mais que c'était le pouvoir législatif qui décidait.


Eh bien! non. On déclenche la guerre, puis on informe le Parlement qui décide d'autoriser.

Rappelons que la constitution de 1958 a été rédigée pour un homme: le général De Gaulle, qui savait ce qu'était une guerre, et qui avait fait ses preuves sur le terrain. Il savait aussi ce qu'était un parlement.
 

Une constitution taillée pour De Gaulle

 

Donc le général avait le droit de déclencher les interventions, cela se justifiait.
Aujourd'hui, des individus sans compétence sur le sujet déclenchent des interventions armées à l'étranger. "J'ai pris la décision..." a dit François Hollande. Personne ne lui demande de décider ce genre de chose.
Il n'a d'ailleurs pas à le faire.
Je ne sais pas si on réalise la différence entre un Hollande ou un Sarkozy, et un De Gaulle:
- différence de compétence
- différence de hauteur (au sens propre eu au sens figuré)
- différence de profondeur d'analyse.
Je veux bien qu'un De Gaulle se conduise en monarque; en revanche, je refuse que François Hollande envoie nos troupes à l'extérieur pour se donner une vague allure d'homme d'état. Il reste un simple fonctionnaire qui envoie les troupes s'entraîner dans un pays étranger et qui se fait mousser à l'international, cela évite de parler du chômage; il n'a aucune idée de ce qui va se passer.
Pire! Combien voulez-vous parier que ces individus vont avoir, comme préoccupation, d'organiser des élections? Et qui va profiter de ces élections? Les organisations les mieux préparées: les islamistes maliens, les fractions ethniques armées, bref, des militants... et l'armée malienne, qui n'en est plus à un putsch près, se chargera d'encadrer tout cela dans le plus grand respect des règles démocratiques.
Notre intervention finira comme d'habitude, en remplaçant la peste par le choléra.
Quelle importance? Ce qui compte, c'est l'image de François Hollande, et les prochaines élections...
 

Finissons-en avec la constitution de 1958

 

Changeons cette constitution; elle était destinée à un géant, elle est instrumentalisée par des nains politiques.
Et profitons-en pour instaurer la démocratie. La vraie. Sans partis.
Le Citoyen Sans Parti

vendredi 18 janvier 2013

Il n'en faut dire que le moins...

J'ai entendu hier un bout d'entretien avec François Hollande; il s'expliquait sur la situation au Mali et en Algérie, et tout d'un coup, pour dire qu'il fallait garder une certaine confidentialité sur les opérations qui se déroulent là-bas, il déclare: "Il n'en faut dire que le moins..."

A-t-on besoin de connaître la langue française pour être président de la République?

 

J'avoue avoir été un peu surpris. Cette phrase n'est pas française, elle ne veut rien dire. Il aurait pu tout simplement dire: "il faut en dire le moins possible" ou bien, s'il veut donner une vague impression littéraire: "il n'en faut rien dire". Le choix de phrases correctes est large.

Mais non! "Il n'en faut dire que le moins".

 

J'avais déjà, depuis longtemps, noté que François Hollande est incapable de s'exprimer en public: un mot sur trois prononcé par lui est le mot "heu..."; il n'arrive jamais à construire, à la volée -à l'improvisade dirait Cyrano, une phrase cohérente, avec un début, un milieu, une fin; il se prend les pieds dans tous les tapis; il n'a aucun phrasé; il n'articule pas.

Son éloquence est, à mon avis, à l'image de sa pensée.

 

Brouillonne, indécise, sans originalité. On n'est pas sorti de la crise.

A sa décharge, il n'a pas fait de vraies études, il a fait l'ENA. On appelle improprement cette école "Grande Ecole". La seule grande chose dans cette école, c'est la prétention de ses enseignants et de ses étudiants. Je vous recommande à ce sujet le livre d'Olivier Saby "Promotion Ubu Roi", aux éditions Flammarion Document (entretien sur France Culture ici). Pour ceux qui ne sont pas encore convaincus que cette "institution" est une nuisance pour nous tous...

Mais tout cela n'est pas grave. Le Président a du mal avec sa langue maternelle, ce n'est pas grave! Il est élu grâce à la femme de chambre d'un hôtel new-yorkais, ce n'est pas grave... La république est dans un bel état.

Au fond, François Hollande a raison. Rien ne décrit mieux la performance de notre système politique que sa désormais célèbre phrase:

Il n'en faut dire que le moins.

 


Merci aux partis, pour nous permettre d'assister à de tels sommets.

le Citoyen Sans Parti


mercredi 16 janvier 2013

Le tirage au sort comme mode de désignation des députés

Faut-il des députés?

La démocratie est incompatible avec la représentation, par définition de la démocratie; j'en ai fait état dans un autre sujet, et j'y reviendrai.

Dans l'hypothèse où l'on souhaite adopter un régime représentatif (donc non démocratique) pour des raisons pratiques, il faut naturellement interdire toute prétention confiscatoire des partis sur les mandats électifs.

Une seule solution: le tirage au sort

Le tirage au sort des députés résout tous les problèmes de représentativité: sexe, religion, origine, emploi.... 


Pour que ce mode soit efficace, il faut toutefois l'utiliser avec quelques précautions: 


  • renouvellement par tiers de l'assemblée tous les 2 ans: ainsi, tous les deux ans, on désigne un nouveau tiers de l'assemblée, ce qui assure la présence permanente de deux tiers "confirmés" pour un tiers "débutant"; cela permet également de garantir la stabilité de la politique conduite -je reviendrai dans un autre sujet sur le ridicule phénomène de l'"alternance démocratique". 
  • non-renouvellement des mandats: dans un but de permettre au plus grand nombre de participer, le mandat est unique, pour une durée de 6 ans. Ce système procure un autre avantage: l'instabilité (des hommes, pas des idées!) qu'il procure est la plus sûre protection contre la professionnalisation de la politique (ennemie de la démocratie) par conséquent aussi contre la corruption, qui demande l'organisation de réseaux structurés, donc du temps.
Naturellement, je ne ferai par la suite aucune référence au Sénat; il ne présente aucun intérêt et est, à mon sens, condamné à disparaître, parce que, comme aujourd'hui, c'est un organe composé de membres de partis (les mêmes que l'Assemblée nationale), il n'apporte strictement rien et est totalement redondant avec l'Assemblée.

Vraiment rien de compliqué. Adieu Fillon, Copé, Hollande, Aubry... Bonjour la démocratie!

Le Citoyen Sans Parti

jeudi 10 janvier 2013

Luc Chatel (militant UMP) n'aime pas les militants (quand ils sont socialistes)

Entendu ce matin à 9h10 sur France Info

Luc Chatel (militant UMP) s'indigne de la nomination d'Olivier Schrammeck (militant PS), ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin, à la tête du CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel), au motif que c'est un militant de parti politique, et que, par conséquent, il ne peut être impartial.

Extraordinaire!
 

Un militant reconnaît que le militantisme politique pose des problèmes.

 

Luc Chatel pourrait bien évidemment s'appliquer cette indignation à lui-même. Mais, comme tout bon militant, il ne pense qu'avec un morceau de cerveau: le morceau qui sert ses intérêts personnels.

Le fait de nommer un militant à la tête du CSA est certes inadmissible; rien ne permet de penser qu'Olivier Schrammeck possède les compétences nécessaires, bien sûr, et rien n'indique effectivement qu'il aura l'indépendance nécessaire pour exercer correctement sa mission.

Mais surtout, il est insupportable de voir les partis politiques attribuer à leurs militants les prébendes de la République française au mépris le plus total de l'intérêt général, par des pratiques d'ancien régime. Attendons de voir comment François Hollande va recycler Ségolène Royale pour poursuivre sur ce sujet.

La nuisance des militants

 

L'indignation de Luc Chatel, si elle doit être saluée, est un pur hasard, et résulte d'intérêts mesquins et personnels. Il reste parfaitement incapable, comme tous ses petits camarades, de comprendre les aspects fondamentaux de la nuisance  des militants à la vie démocratique.

il devient réellement temps d'en finir avec les partis.

Le Citoyen Sans Parti.

samedi 5 janvier 2013

Pourquoi la France n'est pas une démocratie

La France est, selon l'avis commun, une démocratie. On ajoute même souvent l'adjectif "représentative", pour rappeler que cette démocratie s'exerce par le biais d'un parlement.

Foutaise.

La France n'est pas une démocratie


La France n'est pas une démocratie, c'est pourtant une chose assez simple à comprendre. Je déplore vraiment que l'on n'apprenne pas aux élèves à réfléchir sur ce sujet dès le plus jeune âge, en cours d'instruction civique par exemple.

Expliquons-nous sur ce point.

Le seul postulat que j'utilise est que nous souhaitons vivre dans un état de droit, c'est à dire que nous voulons que les décisions s'expriment sous la forme de lois plutôt que par l'arbitraire.
 

La démocratie: le peuple au pouvoir


La démocratie, par définition, est un système de "gouvernement où le peuple exerce la souveraineté" (Littré).

Dans un état de droit, les décisions prises ayant la forme de lois, la souveraineté appartient à ceux qui ont le pouvoir de faire les lois, c'est à dire au Parlement -et par conséquent aux partis politiques qui s'approprient les mandats parlementaires, pas au peuple.

L'escroquerie du militant consiste à dire que les parlementaires sont désignés par le peuple, ce qui revient à dire que les lois sont prises par le peuple, et donc la France est une démocratie.

Rien n'est plus faux.

La simple existence d'une classe intermédiaire, constituée d'ailleurs par quelques cadres militants de partis politiques, qui s'interpose entre le citoyen et la loi suffit à dénier à la France toute prétention à la démocratie.

Les partis, rempart interdisant au peuple de concourir à la loi


Siéyès l'avait d'ailleurs parfaitement compris, qui disait: le concours des citoyens à la création de la loi peut "s'exercer de deux manières. Les citoyens peuvent donner leur confiance à quelques-uns d’entre eux. Sans aliéner leurs droits, ils en commettent l’exercice. C’est pour l’utilité commune qu’ils se nomment des représentations bien plus capables qu’eux-mêmes de connaître l’intérêt général, et d’interpréter à cet égard leur propre volonté.

L’autre manière d’exercer son droit à la formation de la loi est de concourir soi-même à la faire. Ce concours immédiat
(c'est à dire sans intermédiaire, note du Citoyen Sans Parti) est ce qui caractérise la véritable démocratie. Le concours médiat désigne le gouvernement représentatif. La différence entre ces deux systèmes politiques est énorme." (Discours sur l'organisation du pouvoir législatif et la sanction royale, 7 septembre 1789).

Siéyès, comme n'importe quel honnête homme, savait parfaitement faire la différence entre la démocratie et un régime représentatif. On ne lui avait pas bourré le crâne de bêtises partisanes pendant sa jeunesse, et ces hommes préféraient réfléchir par eux-mêmes.

Il est vrai que 1789 est le seul moment où les citoyens ont pu désigner des représentants sur leurs compétences, dans chaque bailliage, et non sur une appartenance. Curieusement, c'est également le seul moment où l'Assemblée nationale a présenté un peu de grandeur, de profondeur: pensons à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

Cette circonstance ne s'est jamais reproduite. Merci aux militants.

Le Citoyen Sans Parti