vendredi 11 décembre 2015

L'échec de la COP21

Un bien bel échec

Dans quelques heures, Fabius va nous annoncer quel événement extraordinaire aura été la COP21, et quel succès !
Bien sûr, on ne fait jamais assez
Bien sûr, on aurait dû aller plus loin.
    

Petit dialogue pas si imaginaire que çà

  

  • Mais quel extraordinaire tour de force ! Arriver à accorder 190 pays est un événement majeur, dont moi, Fabius, je compte bien tirer les dividendes... pourquoi pas en 2017 ? N'ai-je pas prouvé ma stature internationale et ma capacité à négocier ? Ne ferais-je pas un bon président ?
  • Oui Laurent, c'est bien vrai. A propos, de quand datent les premières études scientifiques sur les changements climatiques ?
  • Ben, je ne sais pas... des années 2000 ?
  • Eh bien ! Non. De la fin des années 1970. Et quand as-tu été nommé premier ministre ?
  • Çà je sais ! En 1984 !
  • Eeeeeeeh oui ! Laurent, tu avais tous les éléments, il y a 30 ans, en tant que premier ministre, pour imaginer la situation actuelle. Tu avais les moyens politiques et financiers de démarrer le programme de lutte contre le réchauffement. Si tu avais été compétent, tu aurais pu tenir il y a 30 ans la réunion qui se tient aujourd'hui. Si tu avais été compétent, tu aurais pu lancer, il y a 30 ans, un objectif réaliste de réchauffement de un demi-degré, alors que tu as négocié un objectif pas très réaliste de 2 degrés.

Il faut tout de même bien admettre que l'incompétence politique de Fabius est largement partagée par ses complices de la classe politique française, et, plus loin, mondiale. Désignés suivant des processus voisins, ils sont tout aussi incompétents.
Mais tout de même, quel cynisme !
   

Le comble du cynisme

   

Faut-il être cynique pour désigner comme président de la COP21 l'un des responsables des problèmes actuels, l'un des personnages qui a fait prendre 30 ans de retard au monde sur ce sujet.
Fabius, incompétent il y a 30 ans, va essayer de récolter les félicitations de la planète pour avoir vaguement travaillé à réparer les conséquences de sa propre incompétence.
Cela illustre parfaitement la nuisance que constituent les partis politiques, en imposant des candidats incompétents, et en les maintenant pendant des décennies, pour l'ensemble de l'humanité.
Fabius est pour moi la meilleure illustration de cette paraphrase d'Einstein : on ne résoud pas les problèmes avec ceux qui ont contribué à les créer.

Que faire aux prochaines élections ?

  

Là encore, il faut paraphraser Einstein : une définition de la folie consiste à voter pour les mêmes individus en espérant que les résultats seront différents.
Il faut vraiment se débarrasser des partis.

Le Citoyen Sans Parti

jeudi 28 mai 2015

Comprendre la démocratie

Je me suis tu pendant un an, le niveau du débat politique étant descendu excessivement bas. V. Trierweiler, avec son livre pondu sur sa rupture avec Hollande, semblait représenter le meilleur de l'expression politique des partis. Je ne lui en veux pas; elle a gagné probablement beaucoup d'argent grâce à son bouquin, et elle est probablement la seule personne à qui Hollande a permis de trouver un emploi.

Le Grain à Moudre du 28/05/2015: intéressant... et désespérant


Mais l'émission du "Grain à Moudre" de ce soir m'a redonné un peu le moral. Il s'agissait de faire le point 10 ans après le vote contre le traité constitutionnel européen. Les intervenants expliquaient à quel point l'Europe était merveilleuse, démocratique, et tout çà. Normal, ils vivent tous aux frais du contribuable, et la politique est leur métier.

Cela m'a toutefois conduit à reformuler les choses. J'ai quelquefois essayé d'expliquer ce qu'est la démocratie -ou ce qu'elle n'est pas- d'une manière sans doute trop théorique.

Il m'a semblé judicieux, pour une fois, de recourir à la métaphore.


Le système qui permet à tout le monde de voter n'est pas un système démocratique. Un système démocratique est un système où tout le monde peut être élu, pas un système où tout le monde peut voter. Quand nous votons, ce sont les partis politiques qui choisissent qui peut être élu. La seule chose qu'ils nous demandent, c'est de cautionner leur choix. Cette caution, c'est le vote.

Regardons ce qui se passe pour l'élection présidentielle, par exemple.


1,5 % de la population appartient à un parti politique. Au moment de l'élection, les partis nous disent : « Bon ! Vous aurez le choix entre ce candidat de droite, qui échoue depuis 40 ans, et ce candidat de gauche, qui échoue depuis 40 ans.
- Excusez-moi, mais je connais quelqu'un de pas trop mauvais, qui n'a pas 40 ans d'échec derrière lui ; on peut voter pour lui ?
- Non, il n'appartient pas à un parti politique ; et nous savons tous que les partis politiques sont la démocratie ; d'ailleurs, ils sont cités dans le règlement -la Constitution. En tant que démocrate, tu dois voter pour les candidats des partis. »

Je vous propose une petite métaphore


1,5 % de la population est aveugle, borgne ou gravement malvoyante (n'hésitez pas à vérifier sur le site de l'OMS). Vous devez embarquer dans un A380 nommé « France » un jour de mauvais temps. Mais comme nous sommes en démocratie, vous pouvez choisir votre pilote. L'hôtesse arrive et vous présente les candidats :
« Je vous présente M. Sarkozy, représentant des Handicapés de l'Œil Droit (HOD) et M. Hollande, représentant des Borgnes de l'Œil Gauche (BOG). Quel pilote préférez-vous pour ce trajet dans la tempête ?
- Excusez-moi, mais je connais quelqu'un qui a 10 dixièmes au deux yeux ; on peut voter pour lui ?
- Non, il n'appartient pas aux deux organisations prévues par le règlement de la compagnie. Ce serait trop dangereux.
- Mais qui a fait le règlement de la compagnie ?
- Les organisations prévues par le règlement. Alors, pour qui votez-vous ? »

Qui serait suffisamment stupide pour monter dans cet avion ? Eh ! bien, tout le monde apparemment, puisque tout le monde semble croire que le système des partis est la démocratie.

Concluons avec une dernière analogie


1,5 % de la population était noble sous l'ancien régime. Pourtant, en 1789, nous avons considéré qu'un système qui confiait le pouvoir à 1,5 % de la population n'était pas tolérable, et nous avons inventé la Terreur.

Quelles leçons tirez-vous de ce qui précède ?

Evidemment, les idées neuves sont en dehors des partis. Et les partis veillent soigneusement à ce qu'elles restent inaccessibles aux citoyens.

Merci, Hervé, de continuer à touiller le débat pour éviter qu'il attache.

Le Citoyen Sans Parti