Débat stérile sur France Culture
A la suite d'un débat sur France Culture dans l'émission d'Hervé Gardette -excellent comme toujours, j'ai pris la décision de poster ici le commentaire que j'ai laissé sur le site de l'émission.
Je n'ai pas pour habitude de m'exprimer sur les sujets politiques, car chacun peut avoir ses idées propres, les miennes ne valent pas mieux que celles des autres.
Mais cette fois-ci, je fais une exception: le débat opposait deux chevaux de retour de la politique: Pierre Larrouturou, socialiste, adepte de la réduction du temps de travail depuis une vingtaine d'année, et Hervé Novelli, UMP, patron de PME tendance 19ème siècle.
J'ai décidé de publier ce commentaire, car les deux individus sont représentatifs de la pensée impuissante des militants, qu'ils soient de gauche ou de droite. Mauvaise analyse, mauvais diagnostic, mauvais remède.
Si l'un des deux avait la moindre chance d'avoir raison, la crise serait derrière nous depuis longtemps.
Le débat gauche-droite: un débat perdant-perdant
Tant que les affaires publiques seront confiées -confisquées serait plus juste- aux partis politiques, rien ne changera. le débat gauche-droite restera la confrontation de deux incompétences.
Voilà mon commentaire; je vous conseille d'aller réécouter cette émission ici.
"Belle partie de ping-pong ce soir entre deux personnes n'ayant rien à dire.
J'ai aimé Larrouturou disant: "Le rôle du citoyen est de pousser les
politiques à l'audace". En démocratie, le citoyen s'affranchit de cette
classe politique stérile et peut lui-même développer ses idées. Ce n'est
pas le cas en France. Mais c'est un autre débat.
Le fond du problème est le suivant: nous vivons aujourd'hui sur une
conception de l'économie héritée de Bismarck: l'économie de surplus. Le
temps de travail est hors du sujet du plein emploi.
Au début du xxème siècle, la mécanisation et la disponibilité
énergétique ont entraîné une réduction drastique des coûts qui a permis à
l'économie de dégager des surplus. Ces surplus ont financé un début de
protection sociale. Mais les dépenses sociales de l'époque -éducation,
santé, retraite, chômage- étaient limitées: études courtes, espérance de
vie à peine au-dessus de l'âge de la retraite...
Aujourd"hui, nous demandons au secteur marchand de dégager des surplus de plus en plus élevés:
- allongement de la durée des études (coûts de l'éducation)
- allongement de la durée de la vie
- santé
- et rémunération excessive des actionnaires
- allongement de la durée des études (coûts de l'éducation)
- allongement de la durée de la vie
- santé
- et rémunération excessive des actionnaires
alors que les gains de productivité ont diminué les besoins en
emplois dans le secteur marchand, mis par ailleurs en concurrence avec
les pays à bas coût de main d'œuvre.
La seule réponse des militants est: croissance! Plus de secteur
marchand dégagera plus de surplus pour financer plus de social! C'est
voué à l'échec puisque les surplus du secteur marchand diminuent, mais
les besoins de financement du secteur "social" augmentent, et ce
mouvement continuera:
- le sens de l'histoire va vers une prédominance du secteur "social"
- les consommations de ressources naturelles qui sont à la base du secteur marchand ne peuvent progresser massivement -ce serait de la folie écologique.
- le sens de l'histoire va vers une prédominance du secteur "social"
- les consommations de ressources naturelles qui sont à la base du secteur marchand ne peuvent progresser massivement -ce serait de la folie écologique.
La seule bonne question à se poser -question hors de la portée d'un
Larrrouturou, d'un Novelli, a fortiori d'un militant politique
quelconque est: comment abandonner l'économie de surplus héritée de la
révolution industrielle?
Juste une question de modèle. Mais une question qui demande la
capacité à inventer, pas la capacité à reproduire (mal) des schémas plus
que centenaires."
Naturellement, vous êtes libre de penser que Larrouturou ou Novelli vont résoudre la crise. Ils vivent tous deux de la République, c'est un début de réponse.
Cordialement
le Citoyen Sans Parti
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