mercredi 20 mars 2013

Travailler plus... ou moins

Débat stérile sur France Culture


A la suite d'un débat sur France Culture dans l'émission d'Hervé Gardette -excellent comme toujours, j'ai pris la décision de poster ici le commentaire que j'ai laissé sur le site de l'émission.

Je n'ai pas pour habitude de m'exprimer sur les sujets politiques, car chacun peut avoir ses idées propres, les miennes ne valent pas mieux que celles des autres.

Mais cette fois-ci, je fais une exception: le débat opposait deux chevaux de retour de la politique: Pierre Larrouturou, socialiste, adepte de la réduction du temps de travail depuis une vingtaine d'année, et Hervé Novelli, UMP, patron de PME tendance 19ème siècle.

J'ai décidé de publier ce commentaire, car les deux individus sont représentatifs de la pensée impuissante des militants, qu'ils soient de gauche ou de droite. Mauvaise analyse, mauvais diagnostic, mauvais remède.

Si l'un des deux avait la moindre chance d'avoir raison, la crise serait derrière nous depuis longtemps.

Le débat gauche-droite: un débat perdant-perdant


Tant que les affaires publiques seront confiées -confisquées serait plus juste- aux partis politiques, rien ne changera. le débat gauche-droite restera la confrontation de deux incompétences.

Voilà mon commentaire; je vous conseille d'aller réécouter cette émission ici.

"Belle partie de ping-pong ce soir entre deux personnes n'ayant rien à dire.
J'ai aimé Larrouturou disant: "Le rôle du citoyen est de pousser les politiques à l'audace". En démocratie, le citoyen s'affranchit de cette classe politique stérile et peut lui-même développer ses idées. Ce n'est pas le cas en France. Mais c'est un autre débat.

Le fond du problème est le suivant: nous vivons aujourd'hui sur une conception de l'économie héritée de Bismarck: l'économie de surplus. Le temps de travail est hors du sujet du plein emploi.

Au début du xxème siècle, la mécanisation et la disponibilité énergétique ont entraîné une réduction drastique des coûts qui a permis à l'économie de dégager des surplus. Ces surplus ont financé un début de protection sociale. Mais les dépenses sociales de l'époque -éducation, santé, retraite, chômage- étaient limitées: études courtes, espérance de vie à peine au-dessus de l'âge de la retraite...
Aujourd"hui, nous demandons au secteur marchand de dégager des surplus de plus en plus élevés:
- allongement de la durée des études (coûts de l'éducation)
- allongement de la durée de la vie
- santé
- et rémunération excessive des actionnaires
alors que les gains de productivité ont diminué les besoins en emplois dans le secteur marchand, mis par ailleurs en concurrence avec les pays à bas coût de main d'œuvre.

La seule réponse des militants est: croissance! Plus de secteur marchand dégagera plus de surplus pour financer plus de social! C'est voué à l'échec puisque les surplus du secteur marchand diminuent, mais les besoins de financement du secteur "social" augmentent, et ce mouvement continuera:
- le sens de l'histoire va vers une prédominance du secteur "social"
- les consommations de ressources naturelles qui sont à la base du secteur marchand ne peuvent progresser massivement -ce serait de la folie écologique.

La seule bonne question à se poser -question hors de la portée d'un Larrrouturou, d'un Novelli, a fortiori d'un militant politique quelconque est: comment abandonner l'économie de surplus héritée de la révolution industrielle?

Juste une question de modèle. Mais une question qui demande la capacité à inventer, pas la capacité à reproduire (mal) des schémas plus que centenaires."

Naturellement, vous êtes libre de penser que Larrouturou ou Novelli vont résoudre la crise. Ils vivent tous deux de la République, c'est un début de réponse.

Cordialement

le Citoyen Sans Parti

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