vendredi 7 décembre 2012

Le militant: l'ennemi numéro 1 de la démocratie

Je pense que le militantisme, en politique, est incompatible avec la démocratie, voire en est l'un des pires ennemis. 


Qu'est-ce qu'un militant politique? Quelqu'un qui a une idée, et qui est persuadé que cette idée est la vérité. Jusque là, rien ne distinguerait le militant politique de n'importe qui: chacun est persuadé qu'il a raison, c'est humain. 

Toutefois, dans le cas de la politique, c'est grave. Un militant politique, persuadé d'avoir raison, considère qu'il est de son devoir d'imposer sa raison aux autres, qui ont tort s'ils ne pensent pas comme lui, ou qui sont ignorants s'ils n'ont pas d'avis. 

Au nom de la vérité, un militant considérera qu'il est normal de prendre le pouvoir pour imposer sa vision; après tout, c'est pour le bien de tous! 

Un exemple de ce raisonnement, trouvé ici
Sylvie Pierre-Brossolette, 2008, journaliste sur France Info

« Est-ce qu’il faut pas violer des fois les peuples un tout petit peu pour leur bien ? » (Sylvie Pierre-Brossolette, France Info, 16.1.08, au sujet de l’adoption du traité de Lisbonne, cité dans le Plan B n°13)
Le militant va donc se regrouper avec d'autres semblables, et tenter de prendre le pouvoir. Dans les cas bénins, nous aboutissons aux partis actuels, incapables de faire face aux conditions difficiles, mais qui tolèrent encore qu'on ne soit pas de leur avis; dans le pire des cas, on aboutit à Mao, Hitler ou Staline qui, ne l'oublions pas, ont tous commencé comme simples militants... 

Le militant va donc interdire toute démocratie en construisant des structures destinées à prendre le pouvoir pour le confier à ses cadres; ces structures vont s'interposer entre le peuple et le pouvoir, pour confisquer ce pouvoir, tout en expliquant au peuple à quel point l'existence de ces structures -les partis- est la preuve d'une démocratie vivante. Le militant, n'ayant aucune justification démocratique à la prise du pouvoir par les partis, va construire une assise légale artificielle à l'existence des partis en les inscrivant dans la constitution de 1958. C'est l'article 4 de la constitution de 1958 (voir en marge).

Je propose donc l'abrogation de l'article 4 de la constitution qui précise que « les partis politiques concourent à l’expression du suffrage ».


Et je demande l'abrogation de l'article 4 au nom de l'article 3 (directement en provenance de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789). En voici la substance : aucune section du peuple ne peut s’attribuer l’exercice du pouvoir.

Un parti est une section du peuple, et cette section s'attribue l'exercice du pouvoir.

Rien de compliqué, en somme. Que du bon sens démocratique.

Le Citoyen Sans Parti

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